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© La mémoire par l'écriture
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Tout particulièrement
sensibilisée à la relation à l'autre et son écoute, après une
longue carrière dans le domaine de la santé, dans le désir de faire autre chose, j'ai décidé de devenir écrivaine publique.
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Les plaisirs de la quête, du
voyage dans le passé, de chercher et laisser des traces, de l’écoute des
anecdotes et petits riens de la vie, m’avaient déjà conduite à la rédaction
d’un recueil Souvenirs de mes parents. La réalisation de ce document
s’était imposée à moi, comme nécessaire, et avait en quelque sorte constitué un
travail de deuil. Deux disparitions de personnes proches au cours de
l’été, le souvenir de celles parties depuis plus longtemps, m’avaient fait
prendre conscience du temps qui passe et de la fragilité de la mémoire. J’avais
pensé à toutes ces histoires, si souvent entendues, comme des ritournelles
ayant bercé mon enfance - que j’entendais
d’ailleurs sans forcément toujours les écouter - et que je ne saurais redire. J’avais
ressenti alors un besoin impérieux, de tracer quelque chose des encore
vivants et demandé à mes parents de me relater des souvenirs de leur
jeunesse. À cette collecte, j’avais joint des photographies, des reproductions
de documents notariés et le résultat de recherches généalogiques entreprises à
cette occasion. Cet assemblage était une façon de lier vivants et morts, et de
rendre hommage à ces derniers. De l’intérêt et de la satisfaction pris à la
réalisation de cet ouvrage, de l’émotion de ceux auxquels il était destiné,
j’ai su que c’était ce que je voulais faire : collecter, assembler, créer
des liens et des passerelles, tisser, restituer, écrire de l’histoire et des
histoires. Rédiger.
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D'une façon plus générale, pour
moi tout à la fois aussi fortement enracinée
que déracinée, le besoin de déceler
et trouver des racines, créer des liens et pouvoir accorder du sens, a toujours
été impératif. Pouvoir donner ou re-donner
présence, octroyer une possibilité à lier entre eux de ces petits ou grands
événements, qui donnent à une existence la conscience et la raison de l’avoir
été, m’ont motivée dans mon intention d’entreprendre des recueils d’histoire de
lieu et de vie.
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Une
sensibilisation particulière aux troubles de la mémoire, plusieurs participations à des ateliers
d'écriture et une formation spécifique à leur animation m'entraînent à
en proposer auprès de personnes âgées afin par le biais d'une activité sociale en
groupe, d'une part solliciter
et stimuler la mémoire de chacun par l'évocation de souvenirs
se faisant écho - les uns aux autres et des uns aux autres - et d'autre
part en conserver une trace écrite.
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Très interpellée par le
projet de Valéria Milewski, biographe auprès de personnes gravement
malades à l'hôpital de Chartres, je me suis mise en relation avec elle
et élabore un projet afin de devenir à mon tour Passeuse de mots, Passeuse d'histoires.
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